Cruzamentos

domingo, abril 14, 2013


Igor Stravinsky (1882-1971), Le sacre du printemps, Berlin, Edition Russe de Musique, 1921. Penn Libraries, Leopold Stokowski Collection of Scores, Ms. Coll. 350, Box 197. Partitura anotada pelo maestro Leopold Stokowski (1882-1977) 

Música no Ar.Co, Segunda-Feira, 15 de Abril, a partir das 21 horas, no Salão da Rua de Santiago, nº 18, em Lisboa. Chamo, uma vez mais, a atenção para a importância desta aula, onde nos familiarizaremos com os conceitos básicos da teoria musical.

O último "post" sobre o assunto (2012) poderá servir de entrada para o conjunto de informações sobre música neste "blog". Particularmente importante, será o PDF "Abstracção e Dodecafonismo", no Google Documents.

Question : Que pense Nietzsche par rapport à Wagner?

Gilles Deleuze: (...) Qu’est-ce que dit Nietzsche contre Wagner? Il dit que c’est de la musique aquatique, que ce n’est pas dansant du tout, que tout ça n’est pas de la musique mais de la morale, il dit que c’est plein de personnages: Lohengrin, Parsifal, et que ces personnages sont insupportables. Qu’est-ce qu’il veut dire presque implicitement? Il y a une certaine manière de concevoir le plan où vous trouverez toujours des formes en train de se développer, aussi riche que soit ce développement, et des sujets en train de se former. Si je reviens à la musique, je dis que Wagner renouvelle complètement le domaine des formes musicales, si renouvelé qu’il soit, il reste un certain thème du développement de la forme. Boulez a été un des premiers à souligner la prolifération de la forme, c’est par là qu’il fait honneur à Wagner, un mode de développement continu de la forme, ce qui est nouveau par rapport à avant, mais si nouveau que soit le mode de développement, il en reste un développement de la forme sonore. D[é]s lors, il y a nécessairement le corrélat, à savoir: le corrélat du développement de la forme sonore, c’est la formation du sujet. Lohengrin, Parsifal, les personnages wagnériens, c’est les personnages de l’apprentissage, c’est le fameux thème allemand de la formation. Il y a encore quelque chose de goethéen dans Wagner. Le plan d’organisation est défini par les deux coordonnées de développement de la forme sonore et de formation du sujet musical.

Cette disparition d’un apprentissage ou d’une éducation au profit d’un étalement des heccéités. Je crois que Nietzsche fait ça dans ses écritures. Quand il dit que la musique de Bizet c’est bien mieux que Wagner, il veut dire que dans la musique de Bizet, il y a quelque chose qui pointe et qui sera bien mieux réussi par Ravel ensuite, et ce quelque chose, c’est la libération des vitesses et des lenteurs musicales, c’est-à-dire ce qu’on appelait à la suite de Boulez la découverte d’un temps non pulsé, par opposition au temps pulsé du développement de la forme et de la formation du sujet. Un temps flottant, une ligne flottante.

(...)

Claire Parnet: On peut supposer que les devenirs les plus déterritorialisés sont toujours opérés par la voix. Berio.

Gilles Deleuze: Le cas Berio est très étonnant. Ça reviendrait à dire que le virtuose disparaît lorsque Richard invoque l’évolution machinique de la musique, et que, dès lors, le problème du devenir musical est beaucoup plus un problème de devenir moléculaire. On voit très bien que, au niveau de la musique électronique, ou de la musique de synthétiseur, le personnage du virtuose est, d’une certaine manière, dépossédé; ça n’empêche pas que dans une musique aussi moderne, celle de Berio, qui utilise tous ces procédés, il y a maintien des virtuoses et maintien d’une virtuosité vocale.

Richard Pinhas: Ça m’apparaît sous la forme d’une persistance d’un code, un code archaïque; ça rentre comme un élément dans la composition innovatrice de Berio. Il fait subir quand même un drôle de traitement à cette voix.

Gilles Deleuze: Je te donnerais raison parce que Berio insère toutes sortes de ritournelles. (...) La ritournelle c’est la territorialisation sonore par opposition à la musique en tant que musique qui est le processus, le procès de déterritorialisation. Or, de même qu’il y a des devenirs femme, des devenirs enfant, des devenirs animaux, il y a des devenirs peuples: c’est l’importance, dans la musique, de tous les thèmes folkloriques.

Gilles Deleuze (1925-1995), Cours Vincennes: sur la musique - 08/03/1977 (com tradução castelhana)

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